Hey, toi! Oui, toi. Viens ici, faut que j’te parle. C’que j’ai à te dire va sûrement te surprendre. Ou pas. Ça va p’t’être même, t’aider… Ou p’t’être pas, non plus. Mais j’suis sûre d’une affaire en tout cas… C’est que c’est ben important…
T’sais, l’amour, c’pas toujours facile… Y’a des boutes où tu te croirais dans un conte de princesses, comme ceux qu’on te lisait quand t’étais p’tite. Y’a des boutes où tu vis le gros rêve pis que t’es genre «wow de chez wow»! Mais y’a aussi le boute où t’es juste écœurée de l’amour. Y’a aussi le boute où t’as mal que l’cr*ss.
Pis ça, cocotte, vois-tu, j’sais exactement ce que ça fait. J’sais exactement comment tu feel en ce moment dans ton p’tit cœur. J’sais à quel point t’as de la misère à vivre. J’sais comment c’est dur de te lever d’ton lit le matin. J’sais comment tu te sens. J’le sais comment l’amour t’a cr*ssé en mode «survie». J’le sais pis c’est pour ça qu’c’est ben important que tu m’écoutes…
T’inquiète, j’suis pas là pour te dire de passer à autre chose. J’le sais que tu l’sais déjà. Pis j’sais surtout que t’as déjà essayé. J’pourrais te rassurer en te disant qu’il va revenir. Que le temps guérit tout… Mais ça serait un mensonge. La vérité, c’est qu’il risque, probablement, de jamais revenir. Pis ben, l’temps, lui, y guérit rien pantoute. Y fait pas sa job, y cal*ss absolument rien. C’est d’la grosse bullsh*t, c’t’affaire-là.
Ah, pis j’te dirai certainement pas la fameuse et célèbre phrase: «Un de perdu, dix de retrouvés!», ça serait fuck*ng hypocrite de ma part de te dire ça parce que, moi-même j’cherche encore le sens et la logique de c’te phrase-là. J’te dirai pas non plus que ça va finir par passer, même si c’est le cas, parce que j’sais ben que ça sert à rien. J’sais que t’as pas envie de te faire dire que tu mérites mieux, même si encore une fois, c’est vrai.
J’le sais que t’as pas envie d’entendre des phrases toutes faites ou des quotes qui, pour la plupart, vont avoir été prises sur WeHeartIt. J’le sais que t’as pas envie de te faire dire que la douleur va passer avec le temps. Parce que c’est LÀ que t’as mal. C’est MAINTENANT que tu veux que ça s’arrête. Je sais. J’le sais, cocotte. Mais crois-moi princesse, c’est loin d’être fini. Ta vie s’arrête pas ici. Ton monde va pas arrêter de tourner. J’te jure que t’es plus forte que ça.
J’sais que c’pas facile d’oublier l’homme de sa vie… Mais t’auras pas le choix… T’auras pas le choix, même si t’as pas pantoute envie d’oublier son rire. Même si t’as fu*kall envie d’oublier sa voix pis l’odeur de son parfum. T’auras pas le choix. Faut que tu continues de vivre toi aussi.
Pis t’sais, ça te sert à sweet fu*kall rien de checker ton cell à toutes les trente secondes. Y va pas te texter. Y va pas t’appeler non plus. Pis non, y est pas occupé. Si y’a de quoi, y doit être en train de checker des vidéos de fail, mettant en vedette sa vie. Y’a p’t’être même – très probablement – supprimé ton numéro de cell… 0K non, pleure pas s’te-plaît… J’te dis ça pour que tu réalises à quel point y vaut pas toutes tes larmes.
J’sais que tu l’aimes. De tout ton cœur. J’sais qu’tu l’aimes, avec tous les p’tits morceaux qu’il te reste de ton cœur. Mais t’es trop jeune pour avoir le cœur brisé. Sors. Fais la fête. Amuse-toi. Danse sous la pluie. Sors la nuit avec une de tes amies. Promène-toi avec une bouteille d’alcool à la main à 3h du matin. Fais la folle. Crie à tue-tête, dans ta rue, au beau milieu d’la nuit. Chante à tue-tête les fenêtres baissées. J’sais pas moi, bordel! Mais je t’interdis de te laisser détruire par un gamin.
Crois-moi, ma belle, un jour tu vas te rendre compte que t’aurais dû te relever ben plus tôt. Pis check, au pire là, si tu penses vraiment que vous êtes faits pour vous retrouver un jour et finir vos vies ensemble, parfait! Mais en attendant c’te jour-là, continue donc de vivre avec le sourire, hein? Qu’est-ce t’en penses, princesse? Tu trouves pas que ça serait une pas pire idée? T’as le droit d’être triste. T’as en masse le droit d’avoir d’la peine. C’est normal… Pleure toutes les larmes de ton corps si tu veux. Pis après, toi pis moi on va se relever. On va se battre. T’es partante?
J’te laisserai pas tomber, t’sais. Toi pis moi, on va partir à la recherche du bonheur. Faque vas-y, pleure, crie, défoule-toi! Après, on se lève les manches, on relève la tête (parce que là notre couronne va tomber), on marche la tête haute, le dos droit et on met un pied devant l’autre. T’es prête? C’est parti!
Cam.
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Texte très touchant qui m’a ému.