J’ai toujours été extrêmement sociable, toujours été partante pour sortir, rencontrer de nouvelles personnes, passer une fin de semaine en roadtrip, loin de la maison. Je n’ai jamais été gênée même si j’ai toujours voulu plaire. Je n’ai jamais ressenti de stress ou été anxieuse à la venue d’événements.
Il fut un temps où je cherchais à m’occuper le plus possible pour sortir de mon petit monde, de ma routine et, surtout, de mes petits malheurs. Sortir tard dans les bars, faire de nouvelles rencontres, se sentir importante d’une certaine façon, boire pour fêter, mais finalement, peut-être plus pour oublier. J’aimais l’action, j’en avais besoin pour me sentir vivante.
Aujourd’hui, c’est totalement le contraire. Malheureusement, je deviens de plus en plus comme ma mère. Pas que ce soit négatif en soi, ma mère est parfaite (ou presque), elle est un modèle pour moi… mais d’aussi loin que je me souvienne, elle a toujours eu un petit côté sauvage. Elle n’a jamais aimé sortir et a toujours assumé à 100% le fait qu’elle n’avait pas d’amis et qu’elle était très bien comme ça!
C’est pourquoi, à l’adolescence, elle m’a toujours encouragée à sortir dans les partys, à aller aux fêtes de mes amies et dans les soirées de fins de session. Elle était bien avec son choix de vie, mais je crois qu’une partie d’elle ne voulait pas que sa fille passe à côté d’une vie sociale bien remplie. Eh bien, son souhait est devenu réalité. À un point tel qu’à la fin de mon université, elle souhaitait maintenant l’inverse; que sa fille se calme un peu.
Lors de ma jeune vie d’adulte, je pense qu’elle se demandait un peu ce que sa grande allait devenir. Elle me qualifiait souvent «d’éparpillée» (pas que je n’essayais pas de trouver ma voie, t’sais). Bon, j’imagine qu’il faut parfois emprunter plusieurs chemins afin de trouver celui qui nous convient.
Ça m’a juste pris 28 ans pour trouver le mien. Puis, depuis que je suis arrivée à la destination désirée, j’y suis tellement bien, que je n’ai plus le goût de courir à gauche et à droite. Je n’ai plus le besoin de fuir mon chez-moi ou d’éviter les coups bas de la vie en les noyant de soirées bien arrosées. Je n’ai plus envie d’occuper mes fins de semaines mur à mur pour m’éviter d’avoir le temps de penser.
Je suis rendue au point où je suis satisfaite et comblée des amis que j’ai déjà, de ma famille et de mon chum. Je ne suis donc plus enthousiaste à l’idée de m’entourer d’inconnus le temps d’une soirée. Socialiser… ça me stresse juste à y penser. Je suis tellement bien dans ce petit monde que j’ai pris tout ce temps à construire. Alors maintenant qu’il est parfait et à ma portée, je me questionne des raisons pour lesquelles je devrais en sortir, parce que je m’y sens finalement en sécurité.
Malgré tout, mes fins de semaines restent bien remplies, mais je me donne le droit et le privilège de choisir ce qui me fera le plus plaisir. Au yâble les talons et les shooters de téquila payés par les célibataires du bar. Pour moi, là là, il n’y a rien de mieux qu’un brunch du dimanche avec mes amis de toujours et leurs petits.
Finalement, peut-être que je deviens de plus en plus comme ma mère et il n’y a rien de mal à ça. Elle a choisi sa famille à l’amitié et moi je préfère prioriser mon entourage actuel à un entourage potentiel.
Bref, je crois juste que quand tu vieillis et que tu es aussi bien dans toutes les sphères de ta vie, tu as le goût d’en profiter au maximum et de te déposer un peu. Après ces années intenses, je suis bien heureuse de cette accalmie.
Dans le fond, pourquoi devrait-on chercher ailleurs quand on a tout autour de soi pour être heureux?
L.
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