Je veux un chum. De façon purement égoïste, dans un but logique et totalement égocentrique. Je ne veux pas un chum, j’en ai besoin d’un. J’ai besoin de quelqu’un pour s’occuper de moi. J’ai trop longtemps été la femme forte et indépendante qui n’a besoin de personne dans la vie, mais là je suis rendue au bout du personnage. Ce n’est pas vrai que je suis forte et indépendante, en tout cas pas maintenant, pas à ce stade-ci de ma vie. À ce stade-ci, je suis fragile, vulnérable et épuisée. Épuisée du lourd fardeau quotidien que je transporte. Épuisée de toutes ces responsabilités que je ne peux partager avec personne.
Je veux un chum. Un homme qui prendra sur lui une partie de ce fardeau. Un homme qui me consolera, me réconfortera et me réparera. Je veux un chum qui m’écoutera sans juger, qui me comprendra et qui m’appuiera. Je veux que le souper soit déjà prêt quand je rentre de travailler. Je veux que ce soit quelqu’un d’autre que moi qui avertisse les enfants une millième fois qu’il est l’heure de dormir. Je veux que ce soit lui qui sorte chercher du lait en urgence à 7h le soir. Je veux me faire dorloter. J’ai besoin qu’on prenne soin de moi.
J’ai besoin d’un homme prêt à donner sans rien attendre en retour. Parce qu’honnêtement, je ne vois pas ce que je pourrais offrir à un homme en ce moment. À part une présence, pas toujours agréable. Je n’ai rien à offrir à un homme à part du trouble, un cœur en miettes, des larmes, des crises et deux enfants aussi mélodramatiques que leur mère. Je n’ai rien à lui offrir, sinon un boost de sa virilité de s’occuper d’une petite chose aussi fragile que moi. Lui, le beau et fort prince charmant qui vient à la rescousse de la demoiselle en détresse, si faible et perdue. Je n’ai rien à offrir, mais tout à demander, à exiger en fait. Ce n’est pas un chum que ça me prend, c’est un missionnaire. Le genre de gars qui fait des voyages humanitaires dans ses temps libres. Qui est comblé par le bien qu’il fait aux autres et qui ne demande qu’à aider.
Non seulement, je n’ai rien à offrir à un éventuel potentiel chum, mais je n’ai même pas envie de faire un effort. Je n’ai pas envie de faire d’efforts pour être belle, intéressante et attirante. Je veux un chum, mais je ne suis pas prête à faire ce qu’il faut pour m’en faire un. Je n’ai pas envie d’aborder un gars, d’aller à une première date. De me préparer pendant des heures pour être au goût de monsieur. Pour plaire, pour attirer son attention. Je n’ai pas envie de faire la conversation, d’être drôle, polie, sexy, mais pas trop. De trouver des sujets intéressants et de faire semblant que ce qu’il me dit m’intéresse.
Je voudrais un chum tout-inclus. Genre il est déjà en mou sur mon divan. Il a fait du pop-corn, mis mon film préféré et il attend juste que je le rejoigne pour me blottir dans ses bras. Et le matin, on déjeunerait face à face en lisant chacun notre livre. En profitant simplement de la présence de l’autre sans avoir besoin de s’entertainer ou de travailler la magie. Je n’en veux pas de la magie. Anyway, ça ne dure rien qu’un temps. Je veux de l’amour, du respect, de la compassion, de la bienveillance. Je veux une vieille relation. On saute les papillons du début et on passe direct à la phase Costco le samedi matin. Au quotidien à deux. À la relation profonde et sincère qui a survécu à l’extinction des papillons.
Je veux un chum pour me reposer quelques temps sur ses larges épaules, afin de mieux me relever. Je veux un chum prêt à accepter ma faiblesse actuelle et capable de voir l’incroyable personne que je suis. Que je serai s’il accepte d’être mon pilier.
A.
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