Nous vivons dans une société où l’électronique est à nos portes, plus que jamais. Cellulaire, Facebook, Instagram, Snapchat et j’en passe. On se réveille avec son cellulaire et on se couche avec. On ne connaît plus les trajets, on ne connaît plus les numéros de nos proches. On se fie sur cette petite application dans notre poche.
Cette connexion à temps plein crée un stress constant, du moins me crée un stress constant. Avec une vingtaine d’employés, je n’ai jamais de répit. Mon courriel est également ouvert, 24/24, à mes clients, mes fournisseurs.
Ça fait 5 ans. 5 ans que je vis comme ça. Même en vacances.
Cette année, j’ai décidé de décrocher. À 100%. Une semaine dans le Sud et je n’ai pas payé le Wifi ou le réseau voyage. J’ai débranché la plug à l’aéroport et j’ai attendu au lundi en revenant de voyage pour la rallumer, même si l’envie était là le samedi, dès mon retour.
Quel soulagement! On a profité. Profité de la vie. Je n’ai même pas de photos de mon voyage, je ne voulais pas avoir mon cellulaire dans les mains.
Et parlant de photos… j’ai vu une centaine de personnes regarder leur voyage au travers de leur téléphone. Des photos par-dessus milliers, ils en ont. Mais si je leur demande s’ils ont vu la beauté de l’orage arriver ou le dos de la baleine qui passait au loin, j’imagine que la réponse sera «non», puisqu’ils regardaient leur cellulaire et non l’horizon.
Même chose pour le Wifi dans le lobby. J’ai vu des gens y passer des soirées entières. Des parents qui travaillaient sur leur ordinateur, avec les enfants qui s’ennuyaient autour. Des soirées de temps, je vous le dis. Eh bien nous, nous avons rencontré des gens extraordinaires avec qui nous avons parlé, de vive voix, tous les soirs. Des gens de partout. Quelle belle expérience de vie cela apporte. Des connaissances différentes. De la Russie, à la Suisse, à l’Australie. Un mélange de gens avec qui tu crées des souvenirs qui n’ont pas de prix.
On m’a dit: «Et si jamais y’arrivait de quoi chez toi, tu ne pourras pas le savoir?». Eh bien sérieusement, même s’il arrivait quelque chose à 2591 km, je ne pourrais rien faire. J’embarquerai pas dans le premier avion du retour. Alors pourquoi ne pas en profiter jusqu’à la dernière journée et avoir les mauvaises nouvelles au retour?!
J’avais 236 courriels, 12 appels manqués et une trentaine de messages textes. Je n’ai même pas vérifié mes notifications Facebook, j’ai laissé faire. T’imagines si j’avais tout eu ça là-bas? J’aurais scrappé mes vacances.
Cette désintox d’électronique m’a fait réaliser que nous devons prendre le temps. Prenons le temps de décrocher. Une fois semaine? Une fois par jour? Donnons-nous un deadline de fin de soirée. Il y a même une application qui peut le faire pour nous.
Pensons à nous, avant tous les autres. Prenons le temps de vivre, vivre la vraie vie. De la vivre pour vrai. Profitons des gens qui nous entourent, des moments qui sont si rares et qui ne reviendront jamais.
Apprenons à décrocher, à déconnecter.
R.
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