Je m’étais promis que je serais originale ce mois-ci. Non, non! Je ne parlerai pas de confinement ni de virus potentiellement mortel, de distanciation sociale ou de mon bon ami Horacio! Mais, même si j’ai la meilleure volonté du monde, la réalité étant ce qu’elle est, il n’y a que le coronavirus qui traîne sur mes réseaux sociaux, qui fait parler de lui à la télé, sur le Web, à la radio…
Pour ma part, je suis excessivement chanceuse, puisque j’ai la possibilité de faire du télétravail. Après quelques semaines de ce régime de vie, j’affirme haut et fort que c’est difficile de conserver ma santé mentale tout en faisant du télétravail. Et voici pourquoi!
Au départ, je me suis dit que ça allait bien se faire, même si mon garçon est avec moi, il trouvera de quoi s’occuper, il ira jouer dehors, bricolera, lira, construira… Je peux aisément être maman et employée à temps plein à la fois, sur le même horaire… Erreur numéro 1! Je suis à l’intérieur de la maison, je semble absorbée et bien occupée à discuter avec mes écrans: c’est un signal que l’enfant comprend comme une invitation à réclamer de l’attention! C’est précisément le moment choisi par ma progéniture pour venir se montrer à mon équipe de travail pendant notre réunion virtuelle.
C’est lorsqu’enfin, je réussis à retrouver le fil de mes idées sur mes dossiers à traiter que l’enfant perd LE bloc Lego, celui dont il a urgemment besoin pour continuer son projet de construction. Bloc que, évidemment, je trouverai au bout de 2 secondes, en doutant largement du fait qu’il ait réellement vérifié par lui-même…
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Après un mois de travail à la maison, j’ai également réalisé que la coupure entre le travail et la maison n’était pas aussi facile à faire lorsque, physiquement, la vie personnelle et la vie professionnelle partagent le même espace. Le travail est partout dans la maison, et je travaille de la maison… Misère! Qui plus est, c’est un facteur important, auquel je ne peux absolument rien changer: le bureau est fermé, les déplacements doivent être essentiels et minimaux et je ne possède pas une maison de 42 pièces avec une annexe dans le jardin pour les invités.
Autre constat personnel sur ma situation de télétravail: j’étais vraiment bien installée pour travailler lorsque je n’étais assise que 4 ou 5 heures par semaine au bureau de mon sous-sol! Après une semaine, j’avais des douleurs et des maux de tête de tension, des engourdissements aux bras et aux mains… Bref, côté confort, ergonomie et posture du corps, ce n’était pas l’idéal!
Et enfin, j’ai pris conscience que je suis seule pas à peu près dans mon sous-sol, le nez rivé à mes écrans. Personne à qui raconter ma soirée de la veille; même si l’histoire est des plus intéressantes, mon porte-crayon ne commentera pas! Personne à qui souhaiter «bon matin» en arrivant au bureau, parce qu’il n’y a tout simplement personne. Triste réalité!
Afin de ne pas sombrer dans l’enfer de la folie, de la déprime et du manque d’interaction sociale avec des êtres humains en chair et en os, j’ai voulu trouver un équilibre qui me permettrait de jongler entre mon rôle de mère, mon emploi et tout ce qui l’entoure et les facteurs connexes hors de mon contrôle. Il n’y a pas de recette magique dans les lignes qui suivent, et rien ne garantit que ce qui fonctionne pour moi sera aussi efficace pour quelqu’un d’autre. Et peut-être que tous les moyens que j’ai mis en place ne serviront plus à rien demain matin, parce que mes besoins auront changé.
Établir un horaire
J’ai d’abord réfléchi à une manière de ficeler mon horaire de travail et celui de maman, en voulant passer plus de temps de qualité avec mon fils, mais en sachant que je devais continuer à travailler à temps plein. J’ai fait un horaire, dans lequel je suggérais des activités occupationnelles et scolaires, en plus de périodes exclusives à passer avec ma descendance. Ce système rappelle un peu celui de l’école et permet d’éviter les périodes d’incertitude pour l’enfant… et le parent aussi!
Pour ma part, je commence mes journées à 4h lorsque mon fils est à la maison. Et elles se terminent généralement vers 22h! Oui, mes journées sont extrêmement longues, mais cela me permet de passer du bon temps avec mon fils, sans travailler en même temps. Étrangement, lorsque je m’installe avec lui pour faire des Legos, il n’en manque pas un seul et je fais office de parure, pendant qu’il construit! Il n’a clairement pas besoin de moi, mais je suis là!
Faire la coupure entre le travail et la maison
Pour ce qui est de la coupure entre le travail et la maison, c’était beaucoup moins évident de m’adapter… En fait, je cherche toujours une solution qui me ferait complètement décrocher dès que j’ai terminé ma journée de travail, jusqu’au lendemain. Pour l’instant, j’ai enlevé les notifications de courriel de mon téléphone, je n’ouvre plus l’ordinateur du bureau en soirée ni le week-end et j’essaie de descendre au sous-sol le moins possible. Et je m’aperçois que je survis relativement bien! Je ne sauverai personne d’une mort certaine en répondant à un courriel dans la seconde de sa réception, alors pourquoi m’énerver avec ça?
Aménager mon espace de bureau
L’aménagement physique de mon espace de bureau étant déjà fait, il ne me restait que les détails qui empêchent les malaises physiques de réapparaître à régler: une tablette pour le clavier et la souris, gentiment installée par chéri pour sa douce; des écrans surélevés par des volumes de psychologie épais et solides, pour éviter les maux de cou; une lampe supplémentaire pour éviter que mes yeux se fatiguent trop rapidement et j’étais fin prête à passer d’innombrables heures assise à travailler!
Contrer l’isolement social
Enfin, pour l’isolement social, une partie de la solution est venue de la direction de la compagnie. Les réunions et rencontres virtuelles sont fréquentes et le système de messagerie instantanée n’a probablement jamais autant servi! En fait, je n’ai jamais autant discuté avec mes collègues lorsque nous étions tous assis dans l’aire ouverte, chacun à notre bureau. Nous étions physiquement près, et nous n’en profitions pas! Je crois que j’ai fait plus d’appels via caméra dans les dernières semaines que toute ma vie avant!
En espérant que ça puisse orienter certains dans leur recherche d’équilibre entre le travail de la maison, les enfants à la maison et toutes les adaptations qui nous ont été demandées ou fortement suggérées dans les dernières semaines. Pour ma part, je ferme l’ordinateur, les lumières du sous-sol et je vais assister mon constructeur de Lego préféré! C’est assez rare que je sois aussi sérieuse et posée dans mes textes, mais la réalité fait en sorte que l’humour avait difficilement sa place, ce mois-ci…
Sab.
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