ÉTATS D'ÂME TEXTES DE A. x

Accrocher sa plume

C’est la première page de mon nouveau cahier. Oui, j’écris à la main. Comme dans l’ancien temps. Comme nos parents. J’écris à la main, parce que j’ai besoin de barbouiller mes idées. De les raturer, de les interchanger pour que ça devienne clair dans ma tête. J’ai besoin de voir le chemin qu’ont fait les mots pour en arriver à me satisfaire. À rendre justice à ce qui se passe en dedans. C’est la première et la dernière page de mon nouveau cahier.

J’accroche ma plume. Du moins celle que j’ai empruntée dans les dernières années. Celle qui m’en a tellement appris sur moi-même. Celle qui a agi à titre de thérapeute. Celle qui a vu passer les hommes de ma vie pour un temps. J’accroche celle-là, mais je n’arrête pas d’écrire pour autant. Je change juste de parcours. Pour prendre une voie qui me ressemble plus. Écrire pour moi, pas pour les autres. Pas pour plaire.

Ces dernières années m’ont vraiment donné confiance en moi, en mon talent dans cette chose que j’aime tant. Mais à force d’être complimentée, j’ai commencé à m’attendre constamment à ce niveau de reconnaissance. Me retrouvant déçue lorsqu’un texte que j’affectionnais beaucoup n’obtenait pas l’intérêt que j’espérais. J’en suis venue à écrire dans l’espoir de récolter ce sentiment d’approbation. Choisissant mes mots pour plaire. Comme si je tombais en mode séduction. Je me suis éloignée de moi-même pour obtenir des résultats futiles. Des «j’aime» de gens que je n’ai jamais vus et à qui je ne parlerai jamais. Des vues, des partages, le plus possible. La quantité, performer.

J’ai réalisé que ce qui me plaisait le plus à moi n’était pas ce qui était le plus populaire. J’ai commencé à repousser mes séances d’écriture. Me justifiant avec l’argument du temps. Bâclant mes textes, en me disant que je ferais mieux une autre fois. Perdant le goût et l’intérêt pour mettre mes tripes sur papier. M’éloignant du but premier de cet exercice. Un passe-temps agréable. L’écriture devenant une corvée de plus à ajouter à mon horaire.

C’est là que j’ai compris que j’avais peut-être poussé le jeu un peu trop loin. Que j’avais perdu le contact avec l’essentiel. Le plaisir, le bien-être mental que m’apporte l’écriture. Ça doit rester agréable pour moi. Même si je dois ralentir la cadence ou même prendre une pause. Je n’arrêterai jamais d’écrire. Mais je dois me recentrer, cesser de rechercher la validation de mes pairs et d’être déçue lorsque je ne l’obtiens pas. J’ai envie d’essayer autre chose, d’aller ailleurs, de créer quelque chose de plus loin que ma personne. Décoller de mon nombril et mes angoisses. C’est la fin pour moi avec Champagne & Confetti, mais peut-être aussi un nouveau départ, une nouvelle moi… Qui sait?!

 

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A.

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

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