Je vous ai déjà dit dans l’un de mes textes que j’étais une personne idéaliste. Et qu’est-ce que ça fait, une idéaliste, quand ça regarde un magazine de cuisine? Ça s’imagine que sa recette va être une copie conforme de la photo présentée dans le magazine. Je m’imagine que mon plat sera une œuvre d’art comme dans les livres de cuisine. J’imagine même la main de Marilou qui tient mon assiette dans un champ de marguerites par une journée ensoleillée. Le problème, c’est que je suis absolument nulle en cuisine. Je suis nulle parce que je ne suis pas capable de suivre une recette et de mesurer les quantités, je suis une adepte du «ça doit être à peu près ça».
Quand je choisis une recette, j’achète des ingrédients de qualité, des ingrédients qui coûtent cher pour compenser mon manque de talent. Ça paraît toujours bien de dire que tes fruits de mer viennent du poissonnier du coin ou que tes herbes viennent d’une épicerie bio.
Quand vient le temps de faire la recette, je suis impatiente. S’il y a des étapes trop longues, j’y vais au plus simple. Je cuis plus fort pour que ça aille plus vite et je me permets plein de modifications basées sur ma grande expérience en cuisine. Par exemple, Ricardo dit de broyer les graines de lin et moi je me dis que ça ne doit pas être nécessaire alors je les balance dans la recette comme ça. Fait vécu: résultat douteux. J’aimerais être Ricardo, j’aimerais avoir ce talent pour créer des recettes. J’aimerais être capable de prendre trois, quatre trucs qui traînent dans le réfrigérateur et de créer un plat super savoureux.
J’aimerais être Ricardo pour son talent en cuisine, mais je vous parle de lui aujourd’hui parce que j’envie aussi son côté homme d’affaires. C’est un homme qui a réussi à créer une marque, une image appréciée par la majorité des Québécois. J’aime aussi le fait qu’il ait beaucoup de succès et qu’il l’assume. Les québécois sont parfois durs et critiques envers les personnes qui gagnent de l’argent et qui «réussissent». À son passage à Tout le monde en parle il y a quelques années (ou mois, je ne sais plus), Ricardo avait abordé ce sujet et j’avais trouvé son discours tellement rafraîchissant. Je ne me rappelle plus des mots exacts, mais il disait que son entreprise était prospère et qu’il en était fier, sans complexe.
De mon côté, j’ai une entreprise qui génère plus de dépenses que de revenus et je fais des recettes médiocres, mais avec un peu de patience et de persévérance, je pourrai peut-être un jour arriver à la cheville de Ricardo!
Clau.
Source photo: Pexels