Levez la main, ceux qui, comme moi, ont bien de la difficulté à ne pas rester encabanés chez eux quand arrive le temps maussade! Ahhh, je savais bien, que je n’étais pas la seule à avoir le cafard quand il y a de moins en moins de luminosité, quand la pluie se fait plus fréquente, quand les feuilles mortes tombent et se ramassent en monticule au milieu du stationnement, qu’elles bouchent les gouttières et restent bloquées sous les essuie-glaces… Quand on ne sait plus si on doit s’habiller pour affronter le Grand Nord ou se faire bronzer (je viens du Saguenay: j’exagère à peine les variations de température qu’on subit en une seule journée!).
C’est difficile pour beaucoup d’entre nous, cette période où on arrive au travail et que le soleil peine à percer le brouillard et qu’il est presque couché quand on sort du bureau… Cette étape où les fluorescents du plafond donnent une meilleure lumière que celle de l’extérieur. Je déteste quand c’est le temps de ranger les accessoires de jardin et de sortir les pelles et extensions électriques pour brancher l’auto, le sel pour déglacer les escaliers, faire installer les pneus d’hiver qui font tant de bruit lorsqu’on roule sur de l’asphalte sans neige ni glace!
Quand arrive la fin de septembre, tous les ans, mon moral et mon niveau d’énergie se retrouvent au même niveau: près du zéro… Bon, j’exagère peut-être sensiblement; je ne deviens pas l’ombre de moi-même et je ne rampe pas pour me déplacer! Mais tellement d’activités qui sont normales me demandent un surplus d’effort, l’automne! Je deviens irritable, de mauvaise humeur, mélancolique… je suis en manque de lumière et de chaleur!
Certains appellent cet état transitoire la déprime saisonnière, d’autres la caractérisent de blues de l’automne. Pour ma part, c’est le syndrome de la doudou. Parce que c’est tout ce que j’ai réellement envie de faire: être couchée en boule sur le divan, en pyjama de flanelle à manches longues, avec de gros bas de laine, enroulée dans une grosse couverture lourde et réconfortante, idéalement tricotée par une grand-maman talentueuse. Et j’attendrais que l’automne se termine pour laisser arriver l’hiver… Une sorte d’hibernation, dans laquelle je me réfugierais dans les bras de Morphée, jusqu’à ce que le sol soit recouvert de la première neige.
Mais l’être humain n’est pas biologiquement programmé pour l’hibernation, malheureusement pour moi… J’en conviens, ce n’est pas la solution idéale, et encore moins la plus réaliste! Alors j’essaie de me recentrer sur ce qui m’allume habituellement, faire des activités qui me font sentir bien (comme dormir! Hahaha!), me brancher sur mon entourage et mon fils! Essayer de trouver le positif en toutes choses; encore un autre bel exercice que j’ai tenté en début d’année! OK! Je l’avoue: j’ai encore besoin d’énormément de pratique! Ça ne vient pas tout seul, surtout pour quelqu’un qui se scénarise toutes les versions probables et moins possibles de toutes les catastrophes plus ou moins graves pouvant subvenir… !
Et puis, un beau matin de novembre, comme par enchantement, j’ouvre les rideaux et je me sens si bien: la blancheur et l’éclat de cette première neige me font réaliser que la grisaille est moins sombre tout d’un coup. Le joli tapis blanc qui recouvre à peine les brins de gazon ajoute un brin de magie au décor, qui était encore glauque la veille. Et alors, je me souviens que chaque année, je réalise que les saisons continuent de se succéder et que l’automne, malgré la mélancolie et la tristesse qu’elle provoque chez moi, fait partie de la normalité, afin que le renouveau puisse arriver… L’énergie et la candeur refont leur apparition dans mon esprit, et je me dis que c’était, une fois de plus, une simple période moins lumineuse qui devait arriver pour que je puisse me reconnecter à moi-même…
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Sab.
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