C’est plutôt rare que l’on fasse un bilan mi-chemin. Souvent, en décembre, à la veille de la nouvelle année, c’est à ce moment que les réseaux sociaux sont envahis de rétrospectives, de retours en arrière évaluatifs des actions et évènements passés pour mieux enligner les prochaines années afin d’atteindre ses buts.
Pour ma part, je pense que ça peut être bénéfique de se situer à mi-parcours, pour avoir la chance de mieux se diriger pour la suite, réévaluer nos points forts et ceux à améliorer, faire le point sur les apprentissages que nous a apportés la première moitié de l’année. C’est aussi en s’arrêtant pour prendre le temps de réfléchir qu’il est possible de réaliser tout le chemin parcouru et de comparer la personne que nous étions en janvier avec celle que nous sommes désormais, tout en ayant en tête que nous continuerons à changer, à évoluer.
Probablement, par la force des choses, de la pandémie actuelle et tout ce qu’elle a provoqué dans son sillage, les apprentissages furent nombreux dans mon cas. Prendre des décisions pour moi d’abord, accepter de ne pas tout contrôler et me lancer dans le vide sans attentes particulières, me défaire de ma peur de ce que mon entourage puisse penser de mes actions, faire confiance, vivre avec quelqu’un d’autre que mon fils et apprécier de partager l’espace.
Toutefois, l’apprentissage le plus important pour ma part, c’est sans aucun doute celui d’un nouveau rythme de vie. En plein confinement, j’ai dû trouver un équilibre entre toutes les contraintes et obligations qu’on nous a imposées: la nouvelle réalité du télétravail, avec un enfant à temps complet à la maison, sans pouvoir trop sortir ni voir de gens.
Je suis loin d’être la seule, j’en suis certaine. Nous étions tous dans le même bateau, après tout. J’ai composé avec des projets de rénovation pour vendre ma maison dans une période où personne ne pouvait venir la visiter, j’ai déménagé alors que les contacts sociaux et physiques étaient pratiquement proscrits, donc les aidants peu nombreux. Le retour en classe avec l’obligation de voyager mon fils 4 fois par jour pour lui éviter de changer d’enseignante a apporté une nouvelle réalité, tout comme le télétravail avec un réseau internet pas très optimal et un horaire remanié qui ne plaît pas à tous les collègues.
Mais avant tout, j’ai ralenti. Je suis passée de femme ultra-occupée et toujours fatiguée, à femme normalement occupée (hahaha !). Je suis un nouveau rythme, tout en me disant que tout ce qui était prioritaire et urgent n’a désormais plus la même place dans mon classement des priorités. Me laisser aller, flotter au rythme des vagues et des tempêtes. Je réussis plutôt bien, à mon sens.
Je suis tellement plus calme. Oui, oui ! Même si c’est à peu près invisible pour les gens autour de moi, je le sens bien: je n’ai plus cette espèce de tension intérieure perpétuelle qui me commandait de garder les pieds enracinés profondément dans ce que je connais, de tout contrôler, de ne pas arrêter par peur d’être jugée, de tout faire vite et bien, de répondre à toutes les demandes sans discrimination. J’apprends à apprécier l’inconnu, la tranquillité; je prends des décisions qui me sortent de cette zone où je me sens en sécurité, mais où il manque le petit «Oumff» qui rend la vie si jolie et intéressante.
La première moitié de l’année a été riche de changements, de découvertes, de nouveautés, d’inconnus. Je peux maintenant affirmer haut et fort que je l’ai retrouvée, cette étincelle qui provoque des palpitations, de l’excitation. Et je ne déteste pas ça, loin de là!
Et je réalise que tout a changé: je suis loin d’être la même personne qu’il y a 3, 6 ou 12 mois. Je suis mieux, plus forte, plus réfléchie, plus aventureuse (un peu!), plus affirmée, entre autres. Et je priorise autrement, pour me permettre de ralentir encore un peu ma vitesse de croisière et de profiter de tout ce que la vie m’apporte. Une bénédiction, cette pandémie? Plutôt une opportunité de grandir, d’évoluer, d’apprendre… et de ralentir…
Sab.
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