Reblog d’un texte du 27 mai 2020.
Je n’ai pas toujours été du type à voir le verre à moitié plein au lieu d’à moitié vide, oh non! Mais bon, j’ai travaillé sur moi et peut-être aussi que je suis dans une bonne passe de ma vie, mais en ce moment, je peux vous dire que je suis ce type de personne. On va se le dire, c’est facile pour personne ce qu’il se passe. Des gens ont perdu leur emploi jusqu’à on ne sait quand (dont moi), des PME risquent de fermer si tout ça perdure trop longtemps, des couples se chicanent à force de ne plus s’endurer, des parents doivent jongler avec le télétravail, l’école à la maison et simplement occuper leurs enfants…
Bref, on aurait toutes les raisons du monde de se ranger du côté des pessimistes et simplement se plaindre sans relâche de l’injustice de cette situation. Ou bien, on peut se dire qu’on n’a aucun contrôle là-dessus même si on chiale et voir les points positifs. Ce que j’ai décidé de faire.
Je vous mets en situation: j’avais une job que j’aimais depuis presque 5 ans et puis, j’ai eu une crise existentielle en début d’année. J’ai d’ailleurs raconté cette histoire en détail sur le compte Instagram de storytelling de ma cousine que je vous mets juste ici. Mais la voici.
C’était un jeudi après-midi d’hiver où j’étais en train de plaider… ou je devrais dire un jeudi soir parce qu’il était rendu 18h30 et il faisait déjà noir dehors. Ce procès-là durait depuis 4 jours et j’avais hâte d’en finir. Ce fut 4 journées horribles, avec deux avocats de l’autre côté qui n’en manquaient pas une pour me faire suer. J’étais enfin en train de plaider ma réplique, ce qui veut dire que j’en avais terminé après ça. En fait, ce fut pendant ces 4 jours-là que je me suis rendu compte que je n’étais plus à ma place.
Pourtant, 10 ans auparavant, quand j’avais fait le choix d’aller étudier en droit, je me voyais juste faire ça, plaider. Je me voyais comme dans les films, détruire les arguments de tout le monde comme une pro. Pis, les premières années, j’ai aimé ça. J’étais le genre de fille qui ne lâchait tellement pas le morceau quand j’étais persuadée d’avoir raison, que ça pouvait créer des malaises dans des soirées. Mais on a la qualité de nos défauts, donc ça faisait en sorte que j’étais dans mon élément au travail pis j’étais bonne en plus.
Mais à 18h30 ce jeudi-là, j’ai réalisé que j’avais changé. Que ce n’était plus si important que ça pour moi d’avoir raison. L’harmonie était plus importante. Choisir ses batailles était rendu mon mantra dans ma vie personnelle et je commençais même à fuir les conflits. Alors, n’était-il pas ironique qu’on me paie temps plein pour aller m’obstiner? Ce jeudi-là, l’autre avocat me menaçait d’une plainte au Barreau, parce que j’avais trouvé l’argument qui faisait mal à son client. Avant, j’aurais été fière. Là, j’avais juste envie de disparaître sous terre, cela n’en valait pas la chandelle…
C’est ce jeudi soir-là que j’ai décidé de me réorienter complètement. Quelques jours plus tard, j’enclenchais les démarches afin de m’enligner vers une nouvelle carrière: long story short, je serai enquêtrice pour une firme spécialisée en psychologie du travail. Je n’aurais sincèrement jamais cru quitter mon ancien emploi, qui était parfait pour moi il y a quelques années. Comme quoi on évolue et on change.
Bref, tout ça pour dire j’ai travaillé trois jours à mon nouvel emploi avant que la COVID ne frappe de plein fouet que je sois mise à pied. À mon ancien travail, ils sont en télétravail et personne n’a été mis à pied. Et savez-vous quoi? Pas une seule fois depuis les dernières semaines je n’ai regretté mon choix. Comme je vous disais, je vois le positif dans tout ça! Je serais malheureuse en télétravail à un emploi qui ne m’allait plus! Là, j’ai la chance de faire toutes les choses que je n’ai jamais le temps (ou que je ne prends pas le temps) de faire: m’entraîner plus, aller dehors, faire un vrai ménage du printemps, lire davantage, travailler sur moi, appeler mes amies plus souvent, etc. J’ai même créé de nouvelles amitiés (certaines à distance et je me suis découvert une nouvelle voisine)!
Je suis bien, je suis heureuse, et, pour la première fois de ma vie, je ne suis pas anxieuse à propos de demain. Je vis au jour le jour et j’apprends enfin ce que c’est que de profiter du moment présent. Cheers to that (oui, j’ai aussi développé un problème d’alcool, mais ça sera un autre sujet)!
G.
Source photo: Unsplash