J’aime bien les kidos, don’t get me wrong. J’aime mes neveux et les enfants de mes copines, les gamins qui jouent à la tag dans la ruelle derrière chez moi. J’aime les minis humains… à petite dose.
Contrairement à plusieurs femmes, je n’ai jamais eu la fibre maternelle ou l’appel de la maternité avec un grand M. Vous savez, quand vos trompes de Fallope s’affolent à la vue d’un poupon emmitouflé dans une poussette? Nannn… Moi, je ne connais pas cette sensation-là. Je les trouve cutes à partir d’un certain âge (la phase mange, dort, remplit des couches… ça ne m’inspire pas). J’aime interagir avec eux quand c’est dans l’ordre du possible, parler, jouer, rigoler, dessiner, lire des histoires et puis c’est tout, chacun rentre chez soi. Il n’a jamais poussé en moi, ce besoin de faire des bébés à tout prix, ce désir qui grandit tranquillement dans le creux du ventre, cette nécessité viscérale de laisser ma trace dans ce drôle de monde. Non, juste aucun de ces symptômes ne sont présents chez moi.
Contrairement à de nombreuses femmes, je n’ai jamais eu de pression de la part de ma famille ou de la société à enfanter à tout prix, parce que c’est la chose à faire, parce qu’à mon âge, ma mère en avait déjà élevé deux… Parce que. J’ai toujours vécu ma vie comme je l’entends, en femme libre et indépendante et j’ai toujours refusé de m’imposer ces pressions. Pour moi, la question ne se pose pas… en date d’aujourd’hui, les enfants ne font pas partie de mon plan de vie. Être une «matante» cool, une confidente pour les futurs ados qui m’entoureront, ça OUI!!! Mais moi, mère…?! Ces deux concepts-là ne vont pas ensemble.
Et sans avoir besoin de me justifier, car j’assume totalement ma décision, je sais pertinemment pourquoi ce n’est pas à un rôle fait pour moi. Faire des enfants implique une responsabilité pour le reste de mes jours: il y a la vie, celle d’avant et la deuxième, celle qui commence le jour où l’on devient parent. Le syndrome post-partum, les coliques, les pleurs, les otites, les cris, les nuits blanches, les nuits blanches… Non et re-non! Ce n’est pas fait pour moi. Je suis peut-être trop égoïste, mais j’ai choisi de garder ma vie telle qu’elle est pour le moment. Juste moi et quelqu’un avec qui j’espère bientôt la partager et pour qui le fait qu’il n’y ait pas de marmaille dans notre cocon ne devienne jamais un deal breaker.
J’ai de la difficulté à gérer mes émotions un jour sur deux, alors imaginez un enfant dans le portrait… je file tout droit vers la maison des fous! Et pourtant, pourtant je me surprends parfois à imaginer des dessins colorés fièrement affichés au bureau, préparer les premières lettres au Père Noël, une collection des colliers fabriqués en macaronis, m’attendrir en regardant par la fenêtre ma poupette et son père se diriger main dans la main vers la garderie.
Reprends-toi, Elsa! Et puis, des enfants selon moi, ça se fait à deux, ce n’est pas un geste qu’on doit faire pour soi, histoire de combler un manque, un vide, ou par peur de vieillir toute seule. Des enfants, ça se fait et autant que possible, ça s’élève en couple, en famille et entourés de gens bienveillants. Des enfants, c’est la continuité de l’amour entre deux personnes. Qu’ils les fassent ou les adoptent, c’est avant tout un geste délibéré entre ces deux personnes, pour marquer l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre, mais aussi de le partager, le transmettre, en donnant la vie à ce petit être. Faire un enfant, c’est un engagement à vie, il faut pouvoir l’assumer.
Si jamais je faisais le choix de devenir mère, je n’aurais qu’un seul souhait pour ma progéniture: celui de pouvoir lui offrir le même schéma familial stable et aimant que celui dans lequel j’ai grandi. Avec une mère et un père présents, certes loin d’être parfaits, mais qui ont tout fait pour nous offrir à ma sœur et moi ce qu’il y a de mieux.
Il y a un proverbe africain qui dit qu’il faut un village pour élever un enfant. Alors en attendant de peut-être croiser un jour la route de l’homme qui fera dire à ma petite voix intérieure: «Lui, je veux qu’il me fasse un bébé!», je continuerai d’apporter ma contribution comme je le peux aux petites têtes blondes de mon entourage. Avis aux intéressées, je n’ai pas mon cours de gardienne avertie… mais je crois que je me débrouille quand même pas mal!
E.
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