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Chroniques d’une avocate – Les relations

On a les qualités de nos défauts, qu’on dit. Par exemple, je pense être une bonne avocate, car je suis obstineuse, convaincante quand je crois à mon point, bonne pour appuyer mes arguments avec des faits… Bref, de superbes qualités pour bien faire mon job, mais je peux comprendre que ça puisse être difficile pour ceux qui me côtoient personnellement et non pour le travail! Personne n’aime se faire contredire ou se faire mettre des faits dans la face. Pauvres conjoint(e)s d’avocat(e)s!

Mais bon, je suis comme je suis, je resterai une avocate chevronnée et puis, même si je travaille fort pour être plus souple et moins m’obstiner dans ma vie personnelle, faut que je fasse avec la personne que je suis et que j’en exploite les bons côtés. En effet, l’autre jour, je pensais à ma relation amoureuse et j’ai remarqué que plusieurs concepts qu’on applique en droit québécois peuvent être des lignes directrices qui peuvent drôlement aider une relation à bien se porter! Analysons-les ensemble.

 

1. Innocent jusqu’à preuve du contraire… le contraire devant être prouvé hors de tout doute raisonnable

Bon… celui-là est pour ma part le plus difficile à appliquer. Vous avez lu mon texte sur la confiance? Eh bien, j’ai drôlement du mal à faire confiance. Pour moi, tous les hommes sont coupables jusqu’à preuve du contraire. Pourtant, j’ai déjà travaillé en droit criminel du côté de la défense, et j’adorais ce concept du doute raisonnable. J’aimais créer un doute raisonnable qui faisait acquitter mon client. On appelle ça la présomption d’innocence et ça sert justement entre autres à ne pas condamner des innocents!

Pourquoi ne pas l’appliquer dans la vie? Pourquoi condamner un innocent parce qu’il existe des infidèles? Je parle autant pour les hommes que pour les femmes. On devrait toujours considérer son partenaire comme étant fidèle et loyal, jusqu’à preuve du contraire. Mais une fois le contraire prouvé (hors de tout doute ou presque)… OUT! Peine de mort… OK, peut-être pas, mais c’est la mort de la relation assurée. Au moins, en appliquant ce principe, la mort de la relation ne survient que lors d’un bris de confiance et lorsque la culpabilité du partenaire est prouvée. Tandis que si on considère que notre tendre moitié est coupable jusqu’à preuve du contraire, on risque de faire mourir la relation dans l’oeuf tout simplement… avant même d’avoir véritablement essayé!

 

2. Soupeser les effets bénéfiques et les effets préjudiciables… des sujets de chicanes!

Souvent, les filles, on a tendance à chercher des bibittes. Pas consciemment. Pas parce qu’on veut se pogner (contrairement à ce que nos chums peuvent penser). Mais tout simplement parce qu’on veut tellement que tout soit parfait, que si ça ne l’est pas pour X raison, on va trouver le moyen de chialer. L’affaire c’est que chialer, ça rendra pas le moment ou la relation ou ton chum plus parfait qu’avant ton chialage. Au contraire même… Ça risque de créer une chicane! Faque là, on est partis d’un moment pas si parfait mais pas si mal que ça à une chicane (=la fin du monde!). Est-ce que ça valait vraiment la peine de chialer? C’est ça qu’il faut se demander (préférablement, cette étape vient AVANT le chialage)!

En droit, le tribunal qui juge d’un dossier doit souvent soupeser les effets bénéfiques et les effets préjudiciables, c’est-à-dire qu’il doit se demander si une situation occasionnera plus de mal que de bien. Est-ce que la décision rendue aura des effets tellement négatifs qu’il faut prendre une autre avenue? Est-ce que trop de gens seront touchés négativement par cette décision? Bref, tout ça, ce sont des mots fancys pour dire qu’on pèse les «pour» et les «contre» avant de trancher.

Il faut faire pareil en relation. Quand on veut chialer sur un «détail» (je le mets entre guillemets parce que je le sais que ça peut paraître comme une montagne pour toi alors que pour ton chum c’est anodin), il faut se demander si les conséquences du chialage  en valent vraiment la chandelle. Est-ce une situation à propos de laquelle ça vaut la peine de se chicaner? Ou dans 5 minutes je ne m’en souviendrai plus? Est-ce que je préfère l’harmonie qui règne présentement entre mon chum et moi (bien qu’imparfaite) ou je préfère que cette situation soit mise au clair car il s’agit d’un sujet d’état vraiment TROP important? Ça se peut que ça que ça soit grave et qu’il faille en parler. Mais il faut quand même se poser la question avant de monter sur ses grands chevaux.

 

3. Le droit d’être entendu

Ou en droit, parce qu’on est tellement archaïque qu’on utilise encore le latin, on appelle ça la règle de l’audi alteram partem. C’est un principe de base – on a le droit de faire valoir son point. Ça devrait être la même chose en relation. Si par exemple, tu as appliqué le point 2, mais que tu as conclu que le sujet qui te titillait méritait une attention immédiate malgré ton analyse sérieuse de la situation, pis que tu as «pété ta coche» à ton partenaire… Il a le droit de se justifier, de s’expliquer, de défendre son point, etc. Laisse-le parler après t’être exprimée et avant de le condamner à la peine de mort (voir point 1). Puis, une autre règle de base dans un conflit de couple est d’essayer de couper la parole de l’autre le moins possible! Parlez chacun votre tour et dites ce que vous avez à dire dans le respect. Écoutez l’autre attentivement avant de répliquer.

 

Bref, je suis loin d’être un psy ou une thérapeute de couple, mais ces règles juridiques me semblent être un bon point de départ si on veut travailler sur soi et vivre en harmonie dans son couple! Je vais commencer par les appliquer et vous en redonner des nouvelles! ;)

 

 

 

G.

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Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

Blogue mode, beauté, style de vie et développement.

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4 Comments

  1. J’adore ton article. Super bien tourné !

    1. Champagne & Confetti says:

      Merci!!! ☺️

  2. Bonsoir, CC – il y a des avocats dans la famille, donc des amis avocats – et même s’ils ont des hobbies littéraires par exemple, des passions littéraires allons jusque-là … il y a risque dans cette profession de séparer les gens- les autres – en deux, ceux qui sont avec vous, que l’on défend, et les adversaires.
    On voit la vie sous cet aspect-là, avec le besoin inconscient d’emporter la cause, d’avoir raison !
    C’est un monde de conflits – qui peut déformer.
    J’ai vu des carica
    Bravo à toi d’exprimer ce que tu ressens, de l’analyser et de l’extérioriser.

  3. […] Lire aussi : Chroniques d’une avocate – Les relations […]

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