Vous savez ce que c’est: «New year, new me». Un début d’année annonce toujours une rétrospective de celle qui vient de se terminer et une bonne remise en question sur la façon avec laquelle on veut entamer la nouvelle.
J’ai eu un 2019 merveilleux, je ne peux certainement pas me plaindre. Je termine ma grossesse avec un bébé qui semble bien en santé, je suis bien entourée en permanence. Par contre, la grossesse, surtout le 3ème trimestre, m’apporte son lot d’émotions et d’anxiété (pas toujours explicables, mais bien présents).
Dans les derniers mois, j’ai énormément douté de moi, je me suis culpabilisée au maximum, je me suis créé des scénarios, j’ai imaginé tout ce que mon entourage pouvait penser de moi. Mon cerveau a tout exploré. Tout ce qui était vrai et réel et même ce qu’il ne l’était pas du tout.
Étant maintenant en congé de maternité, je ne suis lancée, pour mon bien et celui de mon petit bonhomme à venir et j’ai contacté mon programme d’aide aux employés afin d’avoir accès à un psychologue. J’ai toujours dit que de voir un psy peut faire du bien à tout le monde dans la vie et ce bien-là, je le recherchais depuis quelques semaines. Donc, toujours un peu stressée, je suis allée rencontrer une gentille dame qui m’a tout de suite mise en confiance et qui malgré elle, a tout de suite, dès son beau «bonjour», fait déclencher mes chutes de larmes incontrôlables (vive les hormones!).
Dès la fin de la première rencontre, je me sentais vraiment plus légère. Elle m’avait aidée à me sortir de cette culpabilité pesante, enfin! Cependant, je suis sortie de son bureau un peu déstabilisée et toujours autant en questionnement. Je venais de constater que tout ce qu’on m’a montré depuis mon plus jeune âge devait être déconstruit, inversé du tout au tout. Ce que l’école, la société et mes parents m’ont si longuement appris devait en effet être détruit et reconstruit à partir de zéro… ou presque.
Mon but, ici, n’est pas de mettre la faute sur tout et sur tout le monde. Je sais que je suis la seule et unique personne qui décide de ce que je pense et de ce que je fais, mais pensez-s’y un instant… Depuis aussi loin que je me souvienne, la petite fille que j’étais se faisait dire de ne jamais abandonner ce que j’avais débuté, de persévérer, de ne pas lâcher lors de difficultés, de trouver des solutions pour finir par y arriver. Bref, que si on veut, on peut.
Maintenant, ce que je me suis fait dire depuis les 30 dernières années, je l’applique à la perfection. Un peu trop, bien évidemment, puisque maintenant on me dit que pour mon bien-être, je devrais apprendre à lâcher prise, à abandonner lorsque je sais que je ne peux rien changer à la situation, à ne pas tenter de tout contrôler. Voilà ce que je dois répéter à mon cerveau d’adulte qui a toujours tenté d’assimiler le contraire.
Il en va de même pour le fait que je doive essayer de vivre davantage dans le moment présent. Penser à ici et maintenant. Alors que, depuis toujours, on me dit de penser au futur, de travailler pour ma réussite, de prendre des décisions qui auraient un impact sur les années à venir et à penser aux conséquences possibles à court ou long terme lors des choix que je fais. On me demande de me projeter dans mon avenir en me posant des questions sur ce que je veux faire dans la vie et sur mes buts, et ce, dès mon primaire. Puis, à mon âge, je dois ramener mes pensées à aujourd’hui et là là, sans anticiper et sans en imaginer les conséquences. Ouf!
On va se le dire, déconstruire 30 ans de sa vie, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Même si je sais ce que je dois faire et même si je savais exactement ce que la psy allait me dire, je dois laisser le temps à mon cerveau de se déconditionner et de se reconstruire peu à peu.
Malgré tout, je garde espoir. C’est comme n’importe quoi, la première étape est de se rendre compte qu’on doit effectuer un changement. Le reste, si je le souhaite vraiment et si je fais les efforts, se fera avec le temps!
L.
Source photo: Unsplash